|   GRASSET 
            D'ORCET 
 Première partie: Biographie
   
        
          
            |  
 Tombe
              de Grasset d'Orcet et de son fils Cimetière
              de Cusset - Auvergne | 
 |    
             
              |  |   
              |   | INFORMATION 
                  : Le 3ème tôme tant attendu 
                  des Matériaux Cryptographiques réunissant les 
                  articles de Grasset d'Orcet relatifs à la langue des 
                  oiseaux, est enfin sorti. Intitulé "Hiéroglyphie 
                  dans l'Art Antique", il propose 15 articles dans leur format 
                  et typographie originale, réunis par Bernard Allieu. 
                  Il est aussi accompagné d'une étude complémentaire 
                  de Lucie Bonato intitulée "Sosthène GRASSET 
                  et la découverte de l'archéologie chypriote". 300 
                  exemplaires en ont été publiés en début 
                  d'année 2003 par souscription uniquement. Les personnes 
                  intéressées pour s'en procurer ne devraient pas 
                  hésiter à contacter Bernard Allieu à l'adresse 
                  suivante: |  |   
              |  
                  B. AllieuEditions Les Trois R
 BP 
                  24
 78231 
                  Le Mesnil St Denis cedex
 Tel: 
                  01 34 61 99 92
 "l'Hiéroglyphie dans l'Art Antique": ISBN 2-911129-03-6
 L'étude de Lucie Bonato: ISBN 2-911129-03-4
 ISBN des 2 volumes: 2-911129-03-2
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              |  |       
            Grasset d'Orcet  Grasset 
            d'Orcet est le mystérieux auteur des articles sur la Langue des Oiseaux 
            parus dans la Revue Britannique au siècle dernier.
 Ami de Fulcanelli, souvent cité par Eugène Canseliet, possible inspirateur 
            de l'abbé Henri Boudet, son oeuvre n'en est pas moins restée confinée 
            de nos jours à un petit groupe d'intéressés.
 
 
 La courte biographie que nous présentons ici est extraite de la préface 
            du tome 1 des "Matériaux Cryptographiques" rassemblés par 
            B. Allieu et A. Bathélemy, dont les éléments sont extraits eux-mêmes 
            de la notice nécrologique consacrée à Grasset d'Orcet en 1901 par 
            la Revue Britannique:
 "Né le 6 juin 1828 à Aurillac 
            (cantal), il suit des études classiques à Clermont-Ferrand, puis à 
            Juilly (Seine-et-Marne) et termine son droit à Paris où il fréquente 
            l'atelier d'un sculpteur avec lequel il acquiert de bonnes connaissances 
            artistiques. A la mort son père, il entreprend un voyage d'études 
            sur le pourtour de la Méditerranée, au terme duquel il se fixe à Chypre; 
            là, il étudie les traces des systèmes cryptographiques de la Grèce 
            archaïque. Un revers de fortune interrpomts ses recherches archéologiques 
            et l'oblige à regagner la France où il collabore à différentes publications: 
            c'est en décembre 1873 que la Revue Britannique accueille un premier 
            article qui devait inaugurer une série aussi abondante que variée; 
            nous avons relevé, sur une période de 27 ans, une liste de quelque 
            160 articles touchant les sujets les plus divers et occupant, pour 
            les plus longs, jusqu'à 200 pages. Il s'éteindra à Cusset (Allier) 
            le 2 décembre 1900. 
 Ses 
            actes de naissance et de décès révèlent toutefois le nom véritable 
            du personnage: 
 
 "N° 
            177 - Naissance de Claude Sosthène GRASSET   
             
              |  |  | L'an 
                  mille huit cent vingt huit, le six juin, onze heures du matin, 
                  pardevant nous Jean Hippolyte ... , premier adjoint, par délégation 
                  de Monsieur le maire faisant la fonction d'officier de l'état 
                  civil de la commune d'Aurillac, chef lieu de la préfecture du 
                  Cantal, ont comparu Monsieur Pierre Joseph Grasset, chevalier 
                  de l'ordre impérial de Saint-Wladimir de Russie, membre du conseil 
                  général du département du Cantal, ancien maire de la ville de 
                  Mauriac, âgé de cinquante-trois ans, domicilié dudit Aurillac, 
                  lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né ce matin 
                  à une heure en son hôtel situé rue du Monastère, de lui déclarant 
                  et de dame Antoinette Amélie Athénaïs de Chalambel son épouse, 
                  auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Claude Sosthène. 
                  Les présentes déclaration et présentation faites en présence 
                  de Messieurs Pierre ... François ... ..., propriétaire, ancien 
                  colonel et chef d'état major, des gardes nationales du Cantal 
                  (+), et François Violle, ..., âgé de quarante-neuf ans, domiciliés 
                  du dit Aurillac; et ont le père et les témoins signé avec nous 
                  le présent acte de naissance, après que lecture leur en a été 
                  faite.
 (+) âgé de cinquante-deux ans = approuvant le renvoi et un mot 
                  surchargé.
 
 Signatures"
 |  
 
 
 "N° 
            145 - Décembre 1900 - [Décès de] GRASSET Claude Sosthène, époux, 72 
            ans et 5 mois.  
             
              | L'An 
                  mille neuf cent, et le lundi trois décembre, à neuf heures du 
                  matin, heure légale; Pardevant nous, Randoingt Pierre, officier 
                  de la légion d'honneur,maire et officier public de l'état civil 
                  de la commune de Cusset, sont comparus en la maison commune:Grasset 
                  Ollivier, Pierre, Joseph, Antoine, Léonard, âgé de trente-six 
                  ans, agent de publicité, fils du décédé, et Massit Théophile,âgé 
                  de trente-un ans, bijoutier, non parent au décédé, domiciliés 
                  l'un et l'autre à Cusset, lesquels ont déclarés que: Grasset 
                  Claude, Sosthène, publiciste, né à Aurillac (Cantal), le six 
                  juin mille huit cent vingt-huit, fils des défunts Grasset Pierre, 
                  Joseph, et de Chalambel Antoinette, Amélie, Athénaïs, son épouse, 
                  époux de Laffon Aimée, Clémence, sans profession, est décédé 
                  hier, deux décembre, à cinq heures du soir, dans son domicile, 
                  à Cusset, rue des Capucins, n° 10, à l'âge de soixante-douze 
                  ans et cinq mois. Après nous être assurés de ce décès, nous 
                  avons dressé le présent acte que nous avons signé avec les comparants, 
                  après lecture faite.
 Signatures"
 | _ |  |  
 Grasset d'Orcet 
          publiciste
 
 Grasset 
            d'Orcet fit paraître, à la fin du XIXème siècle, une série d'articles, 
            principalement dans deux revues : La Revue Britannique 
            d'Amédée Pichot (plus de 160 articles), et La Nouvelle Revue 
            de Juliette Adam. 
             
              | La 
                  Revue Britannique 
                  fut fondée en 1825 par J.-L. Saulnier, pour vulgariser en France 
                  les meilleurs articles des revues anglaises. A partir de 1851, 
                  elle mêla aux traductions anglaises des articles originaux. 
                  Pierre-Amédée Pichot, qui en prit la direction en 1877, en fit 
                  une revue internationale, mélant aux articles anglais et américains 
                  des traductions d'autres langages. La Revue Britannique 
                  cessa de paraître en 1902. |  |  |  PICHOT 
            (Amédée) (Arles 1795 - Paris 1877). Erudit, historien, romancier 
            et poète. Traducteur de la presque totalité des oeuvres de Byron, 
            Moore, Shakespeare, Cooper, Walter Scott, Dickens, Macaulay, Bullwer-Lytton, 
            Thackeray, etc... Auteur de plusieurs ouvrages originaux sur la récit 
            de ses voyages en Angleterre, Ecosse, Pays de Galles, et de romans 
            historiques à la mode de l'époque. Rédacteur en chef de La Revue 
            Britannique, à partir de 1840. Un monument fut érigé à Aix à l'occasion 
            de sa mort, et Frédéric Mistral prononça un discours reproduit dans 
            La Revue Britannique, de 1887, t.3. - LAROUSSE du XXème 
            siècle 
             
              | La 
                  Nouvelle Revue était une publication bimensuelle, politique 
                  et littéraire, fondée à Paris en 1879, par Mme Edmond Adam. 
                  Il s'agissait pour elle de continuer la lutte qu'elle soutenait 
                  depuis 1870 au profit d'idées patriotiques et de progrès. Juliette 
                  Adam recrutait ses collaborateurs parmi les jeunes écrivains 
                  qui donnèrent à cet organe nouveau de l'opinion un mouvement 
                  d'esprit très vivant. |  |  |  ADAM 
            (Juliette LAMBER, dame) (Verberie 1836 - Callian 1936). Femme de lettres, 
            auteur de romans et de souvenirs. Elle épousa d'abord l'avocat La 
            Messine, puis le politicien Edmond Adam (Le Bec Hellouin 1816 - Paris 
            1877), député, puis sénateur. Juliette Adam publia de nombreux ouvrages 
            de souvenirs sur le siège de Paris de 1870. Son salon fut fréquenté 
            par les littérateurs et les hommes d'état les plus marquants. Elle 
            accueillit, dans les colonnes de La Nouvelle Revue qu'elle 
            fonda en 1879, des écrivains comme Pierre Loti. - LAROUSSE du XXème 
            siècle Grasset d'Orcet collabora avant 1870 à La Cloche, 
            au Figaro, et dit du reportage pour l'agence Havas sous la 
            commune. Ce fut par ailleurs un collaborateur occasionnel des journaux 
            et revues de l'époque : La France, Le Gaulois, 
            Le Soleil, L'Orient, Le Monde illustré, et, bien 
            sûr La Revue Britannique et La Nouvelle Revue. Son inspirateur, pour sa méthode de Cabale phonétique, 
            semble avoir été un certain P.-L. de Gourcy, auteur des Lettres 
             philosophiques publiées à Metz en 1806 (cf article de E. Ch. 
            Flamand dans Bief Fonctions Surréalistes, paru dans la Revue 
            du Terrain vague, n°4). Saint-Yves d'Alveydre paraît aussi l'avoir 
            inspiré notamment dans ses écrits sur les ordres ionique et dorique, 
            relatant le combat séculaire des Guelfes et des Gibelins (cf « Le 
            Pacte de famine »). Joséphin Péladan l'a plagié, sans le citer, dans 
            « La Clef de Rabelais ». Pierre Dujols l'a nommé dans un 
            manuscrit datant de 1900, et conservé à la bibliothèque de Lyon, « 
             
            La Chevalerie  » (Manuscrit n°5491). 
 Quelques 
            citations 
             
              Eugène 
                Canselier, dans la préface aux Demeures Philosophales de Fulcanelli: Si 
                en Héliopolis, je me trouve, toujours et sévèrement soumis par 
                le serment à l'ancestrale discipline du secret, combien, en revanche, 
                de hauts personnages, libres et puissants, qui eussent pu parler, 
                même confidentiellement, se turent, comme liés par un tacite accord! 
                Il importe qu'on sache, en particulier, que Fulcanelli, dans sa 
                jeunesse, était reçu par Chevreul, de Lesseps, et Grasset d'Orcet; 
                qu'il était l'ami de Berthelot et qu'il connut très bien Curie, 
                son cadet de vingt années, ainsi que Jules Grévy et Paul Painlevé..." 
              Richard 
                Khaitzine, dans Fulcanelli et le Cabaret du Chat Noir, p. 158-159: "L'érudit 
                Grasset d'Orcet [...] fit de bien étranges allusions dans ses 
                travaux. Persuadé que nombre d'oeuvres littéraires, aussi bien 
                parmi celles qui furent contemporaines qu'au sein des classiques, 
                mais aussi picturales, étaient des oeuvres symboliques qu'il convenait 
                de décrypter, Grasset d'Orcet appliqua sa méthode également à 
                la presse. Il s'évertua à décrypter les dessins des journaux satiriques 
                et illustrés de l'époque: Le Don Quichotte, Le  Gil 
                Blas, Le Courrier Français, et  Le Chat Noir, tous 
                journaux qui étaient sous la direction occulte de Louis Legrand 
                (Franc-Nohain) et de Caran d'Ache (Emmanuel Poiré). Selon Grasset 
                d'Orcet, les planches de Caran d'Ache devaient se lire suivant 
                les règles du rébus ou de la charade. Ce même auteur laissait 
                entendre que lesdits journaux auraient eu un rôle à jouer concernant 
                la petite correspondance secrète de certains services spéciaux 
                français." 
              Le 
                poème de Raymond Roussel, intitulé La Meule, est dédié à Verax 
                et contient en acrostiche le nom d'Orcet, ainsi qu'une invitation 
                à repasser cet auteur .
 
 Quelques coïncidences...  
              Grasset 
                d'Orcet a suivi une partie de ses études au collège de Juilly 
                (Seine et Marne), vraisemblablement vers les années 1840, compte 
                tenu de sa date de naissance.Or, le 22 octobre 1840, l'abbé Constant (le futur Eliphas Lévi) 
                y fut nommé répétiteur par le Directeur de cet établissement qui 
                était alors ... l'abbé Henri de Bonnechose, futur évêque de Carcassonne 
                (1847), d'Evreux (1854) et futur archevêque de Rouen (1858) (ce 
                même abbé sera plus tard impliqué dans la légende de Rennes-le-Château).
 Ce fut à Juilly que Constant rédigea sa Bible de la Liberté.
 
              Eliphas 
                Lévi fut l'ami d'Edward Bulwer-Lytton, Grand Maître de la Société 
                Rosicrucienne pour l'Angleterre, et auteur de plusieurs romans 
                initiatiques. Or, le premier traducteur des oeuvres de Lytton 
                en français fut  Amédée 
                Pichot, rédacteur en chef de La Revue Britannique. 
                D'ailleurs, la première traduction française de L'Etrange Histoire 
                de Bulwer-Lytton parut dans La Revue Britannique, de novembre 
                1861 à août 1862. Le traducteur en était bien sûr  Amédée 
                Pichot, ami de Grasset d'Orcet.
 
 Lectures en ligne 
              et téléchargement   
              Une interprétation ésotérique de l'histoire 
              de la Révolution française chez Grasset d'Orcet (1828-1900), 
              par Jean-Claude DROUIN   Document 
              téléchargeable au format PDF compressé (Cliquer 
              avec le bouton droit de la souris pour sauvegarder le fichier sur 
              votre disque)    intrprt_eso_histoire.zip (58 kb)
  L'imaginaire 
              de la nation chez l'ésotériste Grasset d'Orcet (1828 - 1900), 
              par Jean-Claude DROUIN   Document 
              téléchargeable au format PDF compressé (Cliquer 
              avec le bouton droit de la souris pour sauvegarder le fichier sur 
              votre disque)    imaginaire_nation.zip (30 kb)
  La 
              Chevalerie, par Pierre DUJOLS (ami de Fulcanelli, voire 
              une face de Fulcanelli lui-même, citations de Grasset d'Orcet)  
             Document 
              téléchargeable au format PDF compressé (Cliquer 
              avec le bouton droit de la souris pour sauvegarder le fichier sur 
              votre disque)    chevalerie_dujol.zip (34 kb)
   La 
              Clef de Rabelais. Le secret des corporations, par Joséphin PELADAN- 
              Paris, E. Sansot, 1905Ce livre, fortement inspiré d'une étude de d'Orcet sur Rabelais, 
              est téléchargeable sur le serveur  Gallica 
               de la Bibliothèque Nationale de France (y consulter la liste 
              des auteurs) ou disponible directement sur le présent site.
 Document 
              téléchargeable au format PDF compressé (Cliquer 
              avec le bouton droit de la souris pour sauvegarder le fichier sur 
              votre disque)    clef_rblais.zip (5 Mo)
 Editeurs
 
 
  
              Nous donnons ici l'adresse du premier éditeur 
                de d'Orcet, bien que les tômes restants des Matériaux Cryptographiques 
                se fassent rares (qualité de reproduction irréprochable). A remarquer 
                début 2003 la publication d'un nouveau tômes d'articles 
                dans leur format original:
 B. 
              Allieu
 Editions Les Trois R
 BP 
              24
 78231 
              Le Mesnil St Denis cedex
 Tel: 
              01 34 61 99 92
   
            
              Enfin, les éditions E-dite Essai  ont récemment 
                publié une série d'ouvrages regroupant des articles par thèmes:             
            Histoire secrète de l'Europe, Tomes I et II             
            L'archéologie mystérieuse, Tomes I et II             
            Oeuvres décryptées, Tomes I et II              
            Chroniques et récits d'Auvergne             
            La croix de verre   Rien que pour les excellentes préfaces biographiques de Jean-Pierre 
            Deloux et Michel Aulonne ces recueils d'articles en valent la peine:   Préface à l'Histoire Secrète de l'Europe, 
            Tome I, Edition E-dite, Juin 2000 
        
          
            | GRASSET D'ORCET, L'HERMETISME
              INCONNU Cité par
              Fulcanelli, Canseliet et quelques autres rares adeptes ou Frères
              d'Héliopolis, pillé par des érudits ou chercheurs moins
              scrupuleux, Claude-Sosthène Grasset d'Orcet (1828-1900) fait
              toujours figure de noble voyageur énigmatique, au même titre que
              le comte de Saint-Germian. L'homme semble aussi irréductible
              qu'incernable, à la mesure d'une oeuvre qui, entre autres révélations,
              éclaire d'une lumière singulière les ténèbres de l'Histoire
              officielle en prétendant lui substituer une histoire secrète
              plus séculaire qui en serait la cause. De quoi faire
              grincer les dents de tout rationaliste, et d'agacer l'historien de
              profession préoccupé surtout d'accumuler des matériaux. Grasset
              d'Orcet n'a que faire des archives ou témoignages: il prétend
              s'abreuver à la source même. Non pas en faisant appel à de mystérieux
              initiés (initié, il le fut certainement: son savoir l'atteste)
              mais à ce qui subsiste de ce savoir, d'une connaissance dont le
              fond et la forme ne font qu'un, c'est-à-dire aux vestiges
              toujours vivants, et donc parlants, du passé: les oeuvres d'art
              et, plus particulièrement, celles que l'on peut rencontrer
              quotidiennement en visitant églises et cathédrales. Un art religieux
              qui, en réalité, exprime la réalité de l'art populaire, la vérité
              des constructeurs, des tailleurs de pierres, des maçons et autres
              maîtres d'oeuvres appartenant à toutes les corporations de métiers.
              Ces grands livres de pierres, dont il faut lire la statuaire à la
              manière des rébus, charades et autres jeux de mots, contiennent
              leur part de vérité éternelles. De même, les
              productions à vocation strictement artitstiques destinées à
              l'aristocratie, véhiculent sous la même forme cryptée différents
              messages de même nature, politiques, historiques, philosophiques
              ou métaphysiques. Selon une
              cryptographie identique, il est permis aussi d'appréhender bien
              des oeuvres littéraires ou picturales (les tableaux ayant eu la
              part belle dans la diplomatie occulte car ils permettaient de
              transmettre différents messages connus des seuls initiés.
              L'exemple le plus considérable étant l'utilisation du thème de
              l'Arcadie, et les variations de Poussin, du Guerchin, ...). Un des
              grands mérites de Grasset d'Orcet est d'avoir déchiffré cette
              "langue diplomatique", qui, jusqu'au XIXème siècle fut
              couramment utilisée pour véhiculer des informatiosn réservées.
              Malheureusement, s'il nous en livre ici et là les principales
              clefs, il ne nous cache pas non plus que ce grimoire secret, fondé
              sur des calembourgs, des amphibologies et des à-peu-près en
              vieille langue d'oil, est très difficile à démêler pour un
              lecteur moderne. L'idée de secret 
                    irrite l'historien qui se refuse à considérer que le fondement 
                    même de l'Histoire, la politique, ne peut que relever du confidentiel; 
                    et que, selon cette perspective, la véritable histoire ne 
                    peut être que dissimulée. Critère apparemment incompatible 
                    avec l'idée même de démocratie impliquant une transparence 
                    que, par ailleurs, les régimes démocratiques n'appliquent 
                    guère. Il suffit pour s'en persuader de réfléchir quelque 
                    peu à l'histoire des deux derniers siècles... La démarche de 
                    Grasset d'Orcet est donc une véritable provocation à l'encontre 
                    de nos dogmes et croyances issues de la logique et du rationalisme 
                    chers à l'homme occidental depuis les Lumières (la véritable 
                    étant mise sous le boisseau, si tant est qu'il en existe une). 
                    Nul doute qu'aujourdhui, son oeuvre ne se heurte au spectre 
                    du politiquement correct, dont l'ambition est de devenir le 
                    prêt-à-porte de la pensée, tout en instiguant une manière 
                    de fascisme ordinaire reposant sur l'autocensure et le totalitarisme 
                    mou du socialolibéralisme ambiant. Il est donc
              salutaire sinon indispensable de faire connaître les travaux si
              divers de notre auteur, difficiles à consulter en bibliothèque et
              publiés essentiellement en revue, à l'exception de deux volumes
              à tirage limité regroupant différents articles sous le titre de
              Matériaux Cryptographiques, recueillis et édité par
              Bernard Allieu et A. Barthélémy en 1979. * * * Claude-Sosthène
              Grasset d'Orcet est néle 6 juin 1828, à Aurillac (Cantal), dans
              l'hôtel particulier familial, sis rue du Monastère: Son père;
              Pierre-Joseph Grasset (1774-1849) appartenait à une vieille lignée
              dauphinoise. Fils d'un maître de forges d'Allevard, à la limite
              de l'Isère et de la Savoie, il était le cadet de douze enfants.
              Il comptait dans son entourage proche le trio d'avocats grenoblois
              élus à l'Assemblée Constituante: Mounier, auteur du serment du
              jeu de Paume puis président de la Constituante, et Guerre-Dumolard
              étaient ses cousins germains; ce dernier était aussi son parrain
              (il s'appelait en réalité Guerraz, et Grasset d'Orcet utilisa
              plus tard son nom comme pseudonyme pour signer de nombreux
              articles). Quant au troisième,
              Antoine Barnave, un temps maire de Grenoble et président de la
              Constituante, c'était avec Mirabeau le plus brillant orateur de
              son temps. Commissaire de l'Assemblée chargé de ramener la
              famille royale de Varennes, il se lia avec elle et s'improvisa le
              conseiller de Louis XVI. Quand on ouvrit la fameuse armoire de fer
              du roi contenant sa correspondance secrète, il fut mis en
              accusation et arrêté. Son transfert à Paris en août 1792
              provoqua une émeute de jeunes grenoblois, parmi lesquels son ami
              et élève Pierre-Joseph Grasset. Pris "les armes à la
              main", le jeune homme ne dut son salut qu'à l'intervention
              de l'épouse du général commandant la place. Enrôlé dans l'armée,
              il fut bientôt envoyé en mission de réquisition en Auvergne.
              C'est là qu'il finit par s'établir, à Mauriac (Cantal), ville
              dont il fut le maire et conseiller général sous Napoléon, la
              Restauration et la monarchie de Juillet. Pierre Grasset
              se maria une première fois avec Jeanne-Marie Delsol de Volpilhac,
              veuve de Barthélémy de Vigier, seigneur d'Orcet, lieutenant au régime
              de dragons d'Orléans et receveur des tailles de l'élection de
              Saint-Flour, puis trésorier de France par la grâce de Madame Du
              Barry qui fut vraisemblablement sa maîtresse. Ce mariage
              singulier avec une veuve de soixante-onze ans assura sa fortune,
              une rente de quelque 60 000 livres, même si le testament fut
              contesté par les héritiers De Vigier. En secondes
              noces, il épousa Antoinette de Chalembel (1806-1837), de la maison
              d'Escorailles par son grand-père maternel, petit-neveu de la
              duchesse de Fontanges, Marie-Angélique de Scorailles, maîtresse
              de Louis XIV. Cette maison descendait de Waïfre d'Aquitaine, un
              des derniers princes mérovingiens, assassiné en 738, après
              avoir combattu aux côté de Charles Martel lors de la
              providentielle bataille de Poitiers, ce qui fait de cette souche
              une des plus anciennes attestées en France. L'enfance de
              Claude-Sosthène, né de ce second lit, se passa entre Mauriac, à
              l'hôtel d'Orcet, aujourd'hui encore siège de la sous-préfecture
              du Cantal, et Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme) chez sa grand-mère.
              Il fit ses études au petit séminaire de Clermond-Ferrand, puis
              chez les Oratoriens de Juilly, école fort réputée, avant de les
              achever au Lycée Saint-Louis, puis à la Faculté de Droit de
              Paris. Ce jeune
              provincial aisé et d'esprit curieux se met alors à fréquenter
              le monde artistique. Il se lie ainsi, au café de la Régence,
              place du Palais Royal, avec Alfred de Musset, Théophile Gautier,
              Barbey d'Aurevilly, Henri Murger. Il étudie aussi à l'atelier du
              sculpteur Elias Robert, où il s'initie aux arcanes des
              beaux-arts. En 1848, il
              participe aux terribles journées de juin au sein de la dixième légion,
              dirigée par le marquis de Saulcy, avec lequel il se lie d'amitié,
              en raison de leur goût commun pour l'archéologie. L'année
              suivante, le décès de son père lui assure son indépendance matérielle.
              Se consacrant désormais entièrment à sa passion pour les arts,
              il liquide peu à peu ses biens et entame pour quinze années un
              long périple qui le conduit d'abord en italie, à Vienne, en Grèce,
              en Bulgarie puis à Constantinople. S'arrêtant au gré de ses
              impressions, il écume les pays ottomans, Syrie, Liban, Egypte. On
              le trouve à Malte, Saïda, Tunis, Corfou, ... A l'occasion d'une
              partie de chasse, dont il est grand amateur, il découvre Chypre.
              Enthousiasmé par la richesse du patrimoine historique et la
              splendeur de l'île, dont il dira plus tard "qu'on y trouve
              les plus beaux paysages de la Méditerranée", il décide de
              s'y fixer pour un temps. Rapidement intégré
              à la minuscule communauté française, il obtient une sinécure
              d'agent consulaire à Famagouste, port près duquel il réside, à
              Aghios Serghios. Il épouse la fille d'un ancien médecin-major de
              l'armée française établi à Nicosie, Aimée Laffon, qui lui
              donnera deux enfants. A cette époque,
              Chypre est encore quasiment terra incognita pour les archéologues:
              notre homme a donc tôt fait de se constituer une belle collection
              d'une vingtaine de statues archaïques et classiques, qui seront
              la base du fonds cypriote du Louvre. Mais son plus grand sujet de
              gloire reste la découverte du célèbre cratère d'Amathonte,
              pesant près de quinze tonnes, qui lui vaut le titre de
              vice-consul de France honoraire. Il n'en sera pas moins lésé, le
              prestige de sa trouvaille et de son acheminement vers le sol
              national allant à d'autres. De plus, pris par ses activité,
              Grasset d'Orcet néglige ses affaires, essuie un grave revers de
              fortune consécutif aux guerres d'Italie, et, pour comble, se fait
              rouler par des aigrefins lors de l'achat de machines à égrener
              le coton. C'est à ces
              malheureuses péripéties que nous devons son oeuvre car, sans
              elles, il serait resté ce qu'il avait été jusque là, un oisif
              amateur d'art éclairé. Ruiné, il rentre donc en France en 1865
              avec sa famille et vivra désormais péniblement de sa plume.
              Avant 1870, il collabore à La Cloche, et au Figaro,
              ainsi qu'à l'Agence Havas. Sous la IIIème République, il
              écrit à La France, au Soleil, à la Nouvelle
              Revue, au Monde Illustré. Pendant plus de dix ans, il
              sera rédacteur en chef de L'Orient, organe de presse turc
              à Paris, ce qui lui vaudra en 1899 une des plus hautes
              distinctions ottomanes, le Medjidié de troisième classe.
              Enfin, à partir de 1873, il entame une collaboration avec la
              Revue britannique qui durera jusqu'à sa mort. Toute cette période
              de la fin de sa vie n'est guère heureuse: Il doit travailler durement
              pour survivre avec peine. De plus, cet homme sans concessions ne
              trouve pas place dans les cénacles littéraires. En 1879, retenu
              à Paris, il ne pourra même pas assister aux derniers moments de
              sa fille adorée Edmée, emportée à 19 ans par la phtisie
              galopante, épisode déchirant qu'il relatera dans une de ses
              nouvelles, la Chiberli. Dès lors, seul son labeur lui
              apportera un peu d'oubli à défaut de consolation. Il trouve tout
              de même le temps d'entretenir une correspondance considérable,
              malheureusement perdue, avec ses rares amis, le commandant du Génie
              Levet, le comte d'Hérisson, Claudius Popelin, ... Grasset d'Orcet
              meurt le 2 décembre 1900 à Cusset (Allier) après une longue
              maladie, en présence de son épouse et de son fils Olivier. Il
              laisse à la postérité plus de 700 articles sur les sujets les
              plus divers, géopolitique, économie, histoire, diplomatie, ...
              des romans, des nouvelles et des monographies. Grand reporter
              avant la lettre, spécialiste du monde méditerranéen et du Moyen-Orient,
              il a, par de fines analyses, prévu la constitution du bloc soviétique,
              la montée du syndicalisme et des idées marxistes, l'écroulement
              des empires turc et austro-hongrois, l'émergence de l'Islam, etc. Mais ses sujets
              de prédilection demeurent les aspects secrets et inconnus de
              l'histoire occidentale, et plus particulièrement du Moyen Age et
              de la Renaissance, quand corporations et corps de métiers étaient
              structurés et possédaient leurs secrets techniques,
              professionnels et initiatiques, quand le travail avait encore un
              sens et une finalité non économique, quand le travail manuel n'était
              pas méprisé... A cet égard
              Grasset d'Orcet partage les idées et idéaux traditionnels; il
              devance les conclusions d'un René Guénon privilégiant la qualité
              et dénonçant le règne de la quantité ou bien celles encore
              d'un Jean-Charles Pichon désignant clairement le conflit sans fin
              du Prince et des Egaux. Cet
              appauvrissement de l'objet est lié à celui de l'idée, que l'on
              peut aussi traduire par l'appauvrissement du langage, et plus
              particulièrement des argots dont les bases étaient la fameuse
              cabale phonétique ou langue des oiseaux. Grasset d'Orcet nous en
              enseigne les rudiments et les nromes fort complexes, laissés en
              partie à l'imagination de chacun. Cette richesse des mots et de
              la pensée était bien sûr à la mesure du savoir technique, l'un
              conditionnant l'autre. L'on comprend
              mieux, aujourd'hui, pourquoi les choses sont désormais muettes;
              pourquoi l'art n'exprime plus rien, à part son néant, notre
              propre néant. Le dépérissement de la langue conditionne celui
              de l'imaginaire et de la création. Puissance du verbe... [...] Jean-Pierre Deloux |    Références des
        principaux écrits de Grasset d'Orcet et articles à télécharger |